Ecovivial*, le Village Urbain Club Social

 

concepteurs : Charles Patentreger et Luc Patentreger

 

source : livre "Bonjour l'Avenir", 2011, édition Cité Conviviale

 

principe :

Concept innovant : nouvelle organisation du territoire/du quartier en alliant le nouvel urbanisme aux valeurs du club social, un club à haute qualité sociale. Ce concept est connu sous le nom d’Ecovivial. Plusieurs formes du concept Ecovivial sont possibles, du Village Urbain à la Résidence Club, en passant par des services spécifiques proposées aux maisons de retraite, maisons de quartier, résidences, lotissements, associations…

- Nouvel Urbanisme :

« Le concept de Village urbain dérive de la notion de quartier. Il n’a rien à voir avec les « quartiers » actuels qui le plus souvent, dans le cadre de l’urbanisme moderne de ces cinquante dernières années, sont des zones monofonctionnelles (habitat en lotissement ou en grands ensembles ; zones commerciales ; zones d’entreprises ou encore de loisirs…). Le Village urbain relève au contraire du nouvel urbanisme qui privilégie la densité urbaine contre l’étalement urbain, les lieux de vie diversifiée contre le zonage monofonctionnel, la réduction de l’impact sur l’environnement en limitant les déplacements automobiles en faveur des transports collectifs ou des déplacements à vélo ou partagés. Enfin il favorise les nouvelles formes d’organisation sociale, comme l’habitat partagé, la colocation, la gouvernance par les citoyens du quartier ou encore, entre autres, l’utilisation des nouvelles techniques de l’information et de la communication. Ainsi, le nouvel urbanisme réhabilite la notion de quartier et de proximité, autour d’un cœur d’activités et d’habitats, véritable lieu et centre de vie. Le quartier est remis à l’honneur. Le quartier redevient un village.

« Le Village urbain reprend les caractéristiques positives de l’ancien urbanisme des quartiers, avant l’urbanisme industriel. En rupture avec l’actuel modèle dominant, il vise à redynamiser les villes et les villages, à fournir les moyens de la convivialité et de la solidarité entre les habitants. C’est loin d’être secondaire : dans un monde qui comptera plus de cinqmilliards de citadins dans les années 2030, les zones monofonctionnelles accentuent le cloisonnement entre les gens alors que déjà dans nos pays les personnes isolées, les personnes âgées, les familles monoparentales constituent plus du tiers de la population des villes.

« Le Village urbain s’inscrit dans les recommandations de l’Agenda 21 adopté par le sommet de la Terre (Rio, 1992) dont l’objectif est de mettre en œuvre le développement durable à l’échelle des collectivités territoriales. Le programme d’actions de l’Agenda 21 vise à améliorer la qualité de vie des habitants en s’appuyant sur un habitat de Haute Qualité Environnementale, une valorisation de l’habitat existant et une valorisation des espaces disponibles. Il favorise les économies d’énergie, l’utilisation des ressources renouvelables, la diversité des modes de déplacement en privilégiant les transports en commun, le vélo et la marche à pied.

« Le nouveau « village » que nous prônons, comptant le plus souvent quelques milliers d’habitants — entre 1 000 et 10 000 selon les particularités de l’agglomération ou du quartier — se structure autour d’un centre qui peut s’appuyer sur de l’existant : un lieu public (place, administration, groupe scolaire…), une rue commerçante, une structure de loisirs, une maison de quartier, une maison de retraite… L’habitat est l’autre élément structurant, dont la diversité des types de logement est essentielle. Enfin, la variété des infrastructures et des fonctions doit permettre le brassage social et les interactions entre les résidents, et entre ceux-ci et les visiteurs du quartier. Les services étant le plus souvent centralisés, les distances sont alors réduites, favorisant les trajets à vélo ou la marche. Cyclistes et piétons sont prioritaires. Les transports en commun sont privilégiés par rapport à l’automobile. Un parc de voitures électriques partagées est à la disposition des habitants. Enfin l’environnement végétal, la qualité du cadre urbain, sont essentiels : des actions sont engagées pour reverdir massivement les quartiers, et l’agriculture urbaine (petits lopins maraîchers mis à disposition des habitants qui le souhaitent) est favorisée.

« On voit bien que le Village urbain est avant tout un cadre de vie mixant l’utile et l’agréable, que les services publics ou associatifs renforcent, que la gouvernance citoyenne améliore, favorisant les échanges et le partage tant à l’intérieur de son périmètre qu’avec son voisinage.

« À la différence de l’écoquartier qui nait ex nihilo le plus souvent sur des terres agricoles du péri urbain, voire sur des friches urbaines ou industrielles, le Village urbain est une sorte de réhabilitation d’un quartier et une appropriation de sa transformation par ses citoyens. De plus, le coût de réalisation du Village urbain est moindre que celui de l’écoquartier (réhabilitation plutôt que construction) ; il évite l’étalement urbain sur des espaces le plus souvent en périphérie et agricoles ; et il devient, de ce fait, plus « écologique », car les distances sont réduites, les terres agricoles protégées et les transports en commun existant déjà… Enfin, l’écoquartier est plutôt une addition de techniques bien maitrisées dans les domaines de la protection de l’environnement (solaire, recyclage de l’eau et des déchets, isolation, émission carbone zéro…). Le Village urbain, en plus de ces techniques, tente de traiter la ville existante pour en faire une ville « soutenable ».

 

- Club social/à haute qualité sociale :

« Notre ambition est d’inscrire directement dans le cadre de vie  (l’urbanisme, la gestion de quartier) des moyens permanents permettant de répondre à ce profond besoin de renforcer la cohésion sociale et d’améliorer, même à petits pas, les relations entre les personnes, entre les générations, entre usagers et équipements, entre les habitants et leur environnement. Il s’agit d’un nouveau « mode de ville », nouvelle façon de vivre sa ville, nouvelle façon de vivre sa vie. Une résidence principale aux multiples activités, ouverte sur le quartier et reliée à d’autres logements grâce aux services développés, des services de solidarité de proximité.

« Il s’agit aussi d’associer à cette amélioration des rapports entre habitants d’un même quartier, des réponses aux contraintes écologiques. Le chapitre précédent nous aura permis de comprendre que le Village urbain devait être le nouveau modèle d’aménagement du territoire conforme à un urbanisme d’aujourd’hui pour rendre la ville désirable et soutenable : plus d’activités au cœur du quartier ; un habitat diversifié dans un cadre de vie agréable ; une architecture renouvelée respectueuse de l’identité et aussi contemporaine ; une réduction de l’empreinte écologique ; des transports variés et privilégiant les cyclistes, les piétons et les transports en commun ; un brassage social et culturel ; des animations fréquentes ; une gouvernance citoyenne.

« La proposition supplémentaire est, à l’instar des associations sportives ou culturelles, ou encore dans le domaine du social, de constituer à l’échelle du quartier un club, comme un club sportif par exemple où l’on retrouve cette notion d’identité, de partage, de solidarité, de convivialité, d’entraide, d’amitié, d’objectifs à réaliser, de fraternité et de fairplay. Ce club aura une vocation sociale. De par sa modernité et son ouverture sur la ville et le monde, il aura vocation à rayonner sur le reste de la ville et à nouer des liens avec d’autres clubs et associations.

« Ce club fonctionne dans un esprit associatif et possède des statuts et des locaux où ses membres se réunissent régulièrement. Une gouvernance citoyenne est créée qui permet aux personnes du Club de s’impliquer dans la vie de la structure, dans la vie du quartier, dans la vie de la ville.

« Dans une société devenue urbaine, saturée de réseaux de communications mais qui n’arrive plus à traiter le mal de vivre, le club social va redonner du sens : il est un moyen de relier les gens, de partager le savoir, de coopérer et d’entreprendre ensemble, d’être acteur et créateur, de s’engager et d’accompagner une mutation sociétale inéluctable.

« La particularité de ce nouveau club social, nous la caractérisons par l’appellation Club Écovivial, c’est-à-dire l’association de l’écologie et de la convivialité.

« Trois novations fortes sont nécessaires pour apporter une réponse viable et permanente à ce nouveau club social ; et nous allons montrer que ceci est possible à moindre coût, sans investissements extraordinaires :

« Les mixités, à plusieurs niveaux : mixité d’âges (intergénérationnelle) ; mixité de fonctions : hébergement, services, activités professionnelles, vacances…; mixité sociale ; mixité en termes d’activité : retraités, actifs…; diversité de types de résidences ; diversité de lieux de résidences. La philosophie du Club social : la rencontre des générations ! Une simple promenade ou la participation à des fêtes ou à des activités sont propices aux rencontres de toutes les générations.
 Une preuve que la cohésion sociale peut être reconsolidée sous l’impulsion de projets sociaux ambitieux.

« Les solidarités : solidarités de proximité : partage, entraide entre les résidents ; solidarités organisées par le gestionnaire. Toutes les personnes isolées du quartier peuvent être bénéficiaires du Village Club ; la priorité est de relier les personnes isolées. Les membres du Club social bénéficient de tarifs préférentiels au restaurant de la résidence.

« L’écologie, intimement intégrée dans la trame du concept : la convivialité est productrice de comportements respectueux de l’environnement, tout comme la diminution des nuisances favorise la convivialité. Donc non seulement les aménagements (normes Haute Qualité Environnementale pour toute nouvelle résidence ; parc partagé de véhicules doux et écologiques) mais aussi les intelligences seront tournées dans cette direction : conseil, formation dans les différents domaines du développement durable et de la consommation afin de diminuer l’empreinte écologique ; concertation pour des économies d’échelle dans les domaines des transports, des achats, des activités… »

 

Il est possible de transformer les quartiers avec l’objectif d’améliorer le vivre ensemble, ce qu’on peut aussi appeler l’intergénérationnel ou encore la convivialité urbaine et durable, et ceci à moindre coût.

Il n’est pas question d’effectuer des travaux sur l’ensemble du quartier sur une période courte, car il faut tenir compte des habitants et de leur vie quotidienne, du coût et des contraintes budgétaires, des aspects juridiques (public, privé)… Pour cela, après concertation avec les habitants, et l’ensemble des acteurs concernés par les enjeux du territoire traité, il est plutôt proposé d’aménager l’axe principal du quartier, par étapes. Il servira de « modèle », d’exemple, et le quartier pourra se l’approprier progressivement dans le temps. Des partenariats et des aides permettront d’étendre les réalisations de Haute Qualité Environnementale et Sociale parcelle après parcelle, structure après structure, route après route.

De la rue principale pourront s’étendre les réalisations en tache d’huile pour faire du quartier un Village urbain où il fera bon vivre.

(...)

 

Mail : patentreger@hotmail.fr

 

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© Luc Patentreger