Bonjour l'Avenir

2011, avec Charles Patentreger, éd. Cité Conviviale

 

Introduction

 

"Aujourd’hui on assiste à une effervescence des milieux politiques, économiques, médiatiques et intellectuels, tournoyant autour de tout ce qui touche à la crise, sous ses divers aspects (crise d’abord bancaire, financière, puis économique, voire maintenant sociale,sociétale...) :toutle monde s’empare de ces sujets, solutions à envisager, correctifs au capitalisme, nouveaux rapports internationaux, gouvernance, maîtrise des mar- chés, temps de travail... Il ne se passe pas de semaine sans que paraisse un nouvel ouvrage, un article de fond dans un magazine, que soient promus des débats entre penseurs, un reportage dans la presse écrite ou à la télévision... Si chacun y va de sa contribution, c’est qu’il y a une forte attente de réponses de la part du public, et qui s’amplifie.

 

De tout ce bouillonnement trop souvent spécialisé, des thématiques émergent, dont certaines rejoignent des idées que Charles Patentreger mettait en avant dans un premier essai paru en 2000 et réédité en 2008 :

- l’extrême urgence de la réflexion à long terme,

- la conjonction de crises de nature différentes : celle de l’emploi, à résoudre par le mi-temps volontaire à large échelle ; celle dite « des banlieues », et celle de la solitude, à résorber par la construc- tion de cités conviviales humaines écologiques,

ainsi qu’une méthode politique pour aborder ces crises, par une large concertation sous l’égide d’un Haut Médiateur.

 

Ces questions sont toujours, ou sont redevenues, d’une brûlante actualité.

 

Alors que nos sociétés dites occidentales se trouvent à une charnière de leur histoire, et que beaucoup va être à inventer pour le devenir de la planète entière, Charles et Luc Patentreger (appuyés sur un vécu professionnel et sur plusieurs expériences en cours de développement à l’échelle d’une municipalité) présentent un ouvrage qui se situe à la fois :

- dans une perspective dépassant désormais largement les dimensions nationales, - et sur le plan concret, local, des réalisations de terrain où se vérifient les idées.

 

L’audace de ce deuxième essai n’est pas seulement de proposer des orientations pour une évolu- tion plus civilisée du monde depuis le niveau du quartier jusqu’aux institutions internationales. Elle est de profiter de compétences personnelles et professionnelles diversifiées, d’un vécu engrangé sur de vastes portions du globe, pour pousser une réflexion qui ne se réduise pas à telle ou telle discipline mais vise à la synthèse.

 

L’idée centrale en est que nous sommes à un moment clé de l’histoire de l’humanité, et que beaucoup doit être fait pour dépasser, déplacer les frontières actuelles du possible. Avec la montée en puissance d’une grande partie des pays émergents, les sociétés occidentales se voient ou vont se voir dans l’obligation d’accélérer leur rénovation, inégalement entamée depuis quelques décennies, tant en matière de fonctionnement institutionnel et économique que de mode de vie et de façon de vivre ensemble.

Cette rénovation pourra-t-elle servir de modèle ? Saura-t-elle s’inspirer aussi de l’apport des pays neufs ?

 

La réflexion est sous-tendue par un postulat et trois convictions.

 

Le postulat est celui de l’intrication, et donc de l’égale importance quant à l’amélioration des rapports humains, entre les niveaux de proximité (la famille, le voisinage, le quartier, la commune...) et le plan des États : au moment où l’on constate une détérioration des relations interindividuelles, rien ne sert de tenter d’y remédier si celles entre les pays demeurent conflictuelles, et réciproquement. Il nous faut un peu plus de fraternité entre les gens, beaucoup plus de coopération entre les États, et l’un n’ira pas sans l’autre.

 

C’est ce qui confère aux deux parties de notre ouvrage leur cohérence : deux angles de vue pour une complémentarité dans la réflexion, comme la vision binoculaire assure la perception du relief.

 

La première partie entreprend l’examen des conditions d’une évolution plus civilisée du monde contemporain au niveau des rapports internationaux, avec des propositions dont certaines rompent avec les consensus à la mode. Ici, trois convictions :

•la nécessité de revoir, pour en renforcer la capacité, les attributions des grandes institutions qui aujourd’hui ne sont plus à la hauteur ; • le besoin évident de trouver à la question de l’emploi (du plein emploi des capacités humaines) des réponses qui ne soient plus liées à une crois- sance disparue ou problématique ;

•la valeur d’exemple de l’Europe qui, sous réser- ve d’optimisations et de partenariats ou intégrations, est appelée à jouer un rôle moteur au XXIe siècle, contrairement à nombre de pronostics pessimistes.

 

La seconde partie se centre, exemple détaillé à l’appui, sur la problématique locale avec les possibilités d’un autre mode de vie. On y trouvera des éléments de terrain, qui ont commencé à être mis en œuvre sur un plan communal en partenariat entre association et mairie. On y verra comment, à partir d’une ville sinistrée frappée par la perte de son activité phare, la réflexion et les efforts associatifs, en coopération avec une municipalité intelligente, ont permis d’engager des expériences de convivialité, de ces microréalisations dont Edgar Morin remarque qu’elles sont pour la plupart non répertoriées mais qu’elles constituent « le vivier du futur ».

 

Et l’on pourra comprendre la façon dont s’est imposée aux auteurs la nécessité de passer des formes ponctuelles de la convivialité à sa facilitation structurelle, durable, en termes d’habitat, de services, d’environnement... Aboutissant à l’idée force, l’idée cruciale qui lie l’écologique et l’humain dans le projet « écovivial » : Villages urbains économes en énergie et dotés des atouts du Club social (mutualisation des services et prévention de la solitude non choisie).

 

Le Rapport mondial sur la culture publié en 2000 par l’UNESCO montrait la voie d’une « convivialité durable » se réclamant de la notion de convivencia, « terme employé dans l’Espagne du XVe siècle pour décrire la coexistence pacifique des chrétiens, des juifs et des musulmans » et qui « signifie non seulement vivre côte à côte mais faire l’expérience de la vie ensemble ». Ce rapport, soulignant que le concept classique de «gouvernabilité » ne suffisait pas à administrer les rapports culturels des populations, s’adressait certes prioritairement aux États. Mais n’avons-nous pas le droit à titre privé de développer nos conceptions humanistes, de mettre notre imagination au service du bien commun, d’investir notre capacité d’empathie dans des initiatives susceptibles de concourir à l’accroissement du BIB, Bonheur Intérieur Brut (qu’il soit national, européen ou planétaire)?

 

Le salut viendra autant des institutions que des expériences multiples des acteurs de la vie civile et sociale que, tous, nous sommes.

 

Ajoutons, et c’est plus qu’une boutade : certains sont plus acteurs que d’autres. Il ne tient qu’à nous.

 

C’est pourquoi, en une troisième partie, avec un clin d’œil de connivence nous dirons que « le livre continue » : après avoir fourni au lecteur quelques matériaux informatifs complémentaires, nous l’invi- terons à en découvrir plus et à venir poser ses questions, dialoguer, proposer son aide sur le site internet ouvert à son désir de poursuivre la route avec nous : quand la technologie aide à l’interactivité, ne boudons pas notre plaisir !

 

Et surtout, ne l’oublions jamais : le monde est un miracle."

 

(...)

 

Mail : patentreger@hotmail.fr

 

N'hésitez pas à utiliser notre formulaire de contact.

Version imprimable | Plan du site
© Luc Patentreger